GERONIMO !!!

Publié le par jacques thomassaint

On me demande parfois : « mais… à quoi ça sert, la poésie ? »

A rien, mon bon, à rien !

Si cela servait à quoi que ce soit, comme un couteau pour découper la viande, ou des chaussures pour ne pas aller pieds nus, il y a belle lurette que le capitalisme en aurait fait une marchandise. Or, la poésie, c’est invendable, au sens commercial du mot. Ça ne permet aucun profit financier. Aucun banquier ne créerait des actions poétiques, aucun spéculateur ne peut y faire son blé (ça, c’est d’actualité non ?).

Mais la poésie vit, existe, poursuit cahin-caha son petit bonhomme de sentier, s’écrit, se lit, s’entend, bref, elle est.

C’est ce qui en fait une activité hautement condamnable, car non productive de profit. Une activité révolutionnaire, en somme.

Là, j’entends quelques ricanements. Quoi, même la poésie qui chante les petites fleurs ? Celle des poètes amateurs ?

Ben voui, monsieur. Même celle-ci.

Irrécupérable.

Remarque : les seuls « poètes » reconnus par les grands médias (j’avais frappé : les grands benêts, allez savoir pourquoi !) sont ceux qui, justement, ne sont pas poètes, mais qui ont permis à l’industrie des sons de faire du fric : le premier petit couillon de la star’ac n’est-il pas qualifié de poète ? Le malheureux slameur qui se remet à peine de sa maladie n’est-il pas, lui aussi, étiqueté poète ? Trois petits tours et puis s’en vont.

Je suis injuste avec les médias : ils rendent hommage. Voyez Jean Ferrat.

En quelque sorte, un bon poète est un poète mort. On ne risque plus rien à en parler. Un peu. Puis à l’oublier.

Géronimo devrait être, pour le poète, un cri de guerre !!!

Publié dans poésie

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