Salut, camarade !
Raymond Aubrac est mort. Hypocritement, Sarko s'est fendu d'un bref hommage,. On peut en rire, en relisant le discours de Raymond Aubrac le14 juillet de l'an passé...
Ce poème, écrit après la sinistre mascarade du nabot à propos de la lette de Guy Moquêt, me semble de circonstance. Vous pouvez le diffuser (en mentionnant le nom de l'auteur, merci pour lui!)
Les laisserons-nous encore longtemps sans que notre voix
n’accompagne leurs errances aux frontières des espoirs enterrés
sans creuser encore et encore ôter cet humus cette pourriture
dont nos révoltes se sont couvertes comme de cendres nos fronts
sans relever nos corps malgré la douleur et il n’est pas ici question
de taire ce passé si noir qu’il semble souvent que rien n’existât
que ce ne fût qu’un cauchemar dont il faut se réveiller on n’ose
régler la sonnerie du réveil sur des lendemains d’utopie
on nous a tant dit et dit qu’il faut à tout cela garder raison
poser la chape de l’oubli tout refaire à nouveau à nouveau escalader
les falaises à nouveau franchir les plaines et les déserts gravir les monts
croire à de nouvelles merveilles et toutes anciennes douleurs
qui remontent dans nos ventres nos gorges comment alors
dire à ces enfants qui viennent l’infinie traversée sans l’assurance du havre
le dédale avec tapi on ne sait où le monstre au front de taureau
à chaque tentative de franchir l’avenir piétinant les ailes frêles d’Icare
les laisserons-nous encore longtemps s’acheter l’avenir sur nos morts ?
Jacques Thomassaint.