Salut, camarade !

Publié le par jacques thomassaint

Raymond Aubrac est mort. Hypocritement, Sarko s'est fendu d'un bref hommage,. On peut en rire, en relisant le discours de Raymond Aubrac le14 juillet de l'an passé...

Ce poème, écrit après la sinistre mascarade du nabot à propos de la lette de Guy Moquêt, me semble de circonstance. Vous pouvez le diffuser (en mentionnant le nom de l'auteur, merci pour lui!)

 

Les laisserons-nous encore longtemps sans que notre voix

n’accompagne leurs errances aux frontières des espoirs enterrés

sans creuser encore et encore ôter cet humus cette pourriture

dont nos révoltes se sont couvertes comme de cendres nos fronts

sans relever nos corps malgré la douleur  et il n’est pas ici question

de taire ce passé si noir qu’il semble souvent que rien n’existât

que ce ne fût qu’un cauchemar dont il faut se réveiller on n’ose

régler la sonnerie du réveil sur des lendemains d’utopie

on nous a tant dit et dit qu’il faut à tout cela garder raison

poser la chape de l’oubli tout refaire à nouveau à nouveau escalader

les falaises à nouveau franchir les plaines et les déserts gravir les monts

croire à de nouvelles merveilles et toutes anciennes douleurs

qui remontent dans nos ventres nos gorges comment alors

dire à ces enfants qui viennent l’infinie traversée sans l’assurance du havre

le dédale avec tapi on ne sait où le monstre au front de taureau

à chaque tentative de franchir l’avenir piétinant les ailes frêles d’Icare

 

les laisserons-nous encore longtemps  s’acheter l’avenir sur nos morts ?

 

Jacques Thomassaint.

 

Publié dans poésie

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article