Les héritiers (DSK et Cie)

Les héritiers

 

 

Une association de prédateurs de haute volée règne sur le monde.

Fonds Monétaire International, Organisation Mondiale du Commerce, Banque Mondiale, argentiers de grands chemins et détrousseurs cotés en bourse forment une gigantesque association : la  Mondiale des Affameurs. Leurs dirigeants, puissamment organisés, opèrent depuis leurs buildings à façade de verre et d’acier, avec personnel de sécurité, secrétaires, chauffeurs, assistants et tout le toutim. Personne n’a rien à leur refuser. Ni les gouvernements, ni les gouvernés.

On voit rarement ces gens-là. Une certaine discrétion ajoute au sérieux des affaires. Parfois, on  peut les apercevoir, emplis de componction bonasse, de caviar et de champagne, descendant de limousines climatisées, paradant devant des aficionados rebaptisés Reporters Sans Frontières, versant pour les caméras des larmichettes d’alligators tout en borborygmant sur les peuples à l’agonie. Ces petites purulences lacrymales ne peuvent cacher leurs dentitions d’anthropophages impitoyables. Comme le complet Armani ne parvient pas à dissimuler leurs écailles grassouillettes.

Ces caïmans, formés dans les universités de la Françamérique reaganienne, sont les Gentils Organisateurs des hécatombes planétaires actuelles et à venir. Avant eux, Rahan ne fut qu’un fumiste guerrier, Pizarro un conquistador de pacotille, le docteur Petiot un bricoleur du dimanche, Klaus Barbie un amateur sans envergure, Pol Pot un m’as-tu-vu impuissant et Beria un galopin farceur.

Eux voient grand, à l’échelle du monde, et exécutent en conséquence. Après eux, le désert !

Leurs modestes soldes[1] d’hommes de paille et fidèles valets des puissances financières sont bien méritées. Ils savent être des serviteurs zélés, impavides et sans vergogne. L’un de ces péripatéticiens abscons, président du FMI, va même jusqu’à se travestir en disciple de Jaurès lors de ses voyages en France. Si, si ! Et souvent réussit à faire croire aux gogos et bobos [2]qui l’élisent qu’il est absolument ce qu’il n’est pas : un socialiste. On ne dira rien des tartuffes et autres bouffons qui le reçoivent en ami, voire en camarade. Et que je te serre la poigne, et que je te bisoute l’after-shave, et que je t’accolade fraternellement, et que je te congratule d’exister, et lui de leur minauder une déclaration sentencieuse, et de répondre aux micros de la voix janséniste de celui qui sait mais garde ses mystères.  

Il est de ces mystifications collectives incroyables dont nos descendants, s’ils ne sont pas morts de faim, de soif ou de rire, s’étonneront avec raison, et se demanderont pourquoi nous n’avons rien dit ou fait.

Un des inspirateurs, un des maîtres à penser de ces sérials-killers effémistes et O’èmecistes, un spécialiste reconnu par le Nobel de la Paix, un cerveau en matière d’abominations, un homme d’expérience sur le terrain des vastes massacres, un professionnel dont Bush fils (USA™) reconnaît les compétences manoeuvrières, un amateur de rizières au napalm, un politique clairvoyant dont la participation au coup d’état fasciste de Pinochet au Chili ne fut pas la moindre gloire, un certain Kissinger(Henry), « puisqu’il faut l’appeler par son nom[3] », a déclaré :

« Contrôlez le pétrole et vous contrôlerez les nations, contrôlez la nourriture et vous contrôlerez la population », et «  des famines récurrentes peuvent constituer de facto un instrument de contrôle de la population[4] ».

Plus besoin de dépenser des fortunes dans les armes de toutes sortes (encore qu’il vaille quand même mieux en avoir, en stock et en bon état de fonctionnement, ces nigauds de pauvres se révoltent si facilement à la moindre contrariété !), plus besoin d’armées pléthoriques : une famine par ci, une famine par là, et le tour est joué. Ajoutez par chance une sécheresse de longue durée, un tsunami imprévu, une bonne épidémie et ce sera « ça » de moins à nourrir. Des savants diplômés ès diableries inhumaines ont même pensé à contrôler le climat. Ce n’est sans doute qu’une question de temps.

Parfois, des naïfs font mine de s’étonner : Quoi, ces culs-terreux péruviens n’étaient pas contents ? Mais le FMI n’a fait que son job (oui, en langage effémisien, on cause yankee), en exigeant que le Pérou revienne à des pratiques financières « plus saines » :

- Augmentez donc le prix des carburants en le multipliant par 30, le prix du pain par 12 ! Et envoyez-moi vos soldats massacrer cette racaille qui proteste, ce n’est pas pour rien que les States vous fournissent des armes et des instructeurs[5] ! Et ça fera de l’entraînement à vos petits gars avant la prochaine jacquerie.

La tuerie fut un grand succès. Le FMI est toujours de bon conseil.

Ces mêmes naïfs insistent : Quoi, ces nègres africains voulaient vendre leur coton plus cher que le prix du « marché » ? Mais c’est interdit. Il faut obéir aux ordres du FMI. Pensez à la dette que vous avez à nos guichets. Les paysans du coton d’Afrique n’ont qu’à se reconvertir. En chômeurs. En mendiants. En clandestins. Quant à la dette, elle reste une dette, monsieur le Président, votre Altesse. Affaire classée.

On n’a rien inventé d’original depuis ces années au cours desquelles le FMI tâtonnait encore, par manque d’expérience. Les procédés ont été améliorés ; la propagande lissée ; quelques roitelets ou présidents élus ou autoproclamés achetés, vendus, rachetés, revendus ; de nombreux carnages discrètement suscités ; quelques dizaines de pénuries alimentaires (re-nommées aides humanitaires) développées ; des dictatures sud-américaines ou africaines armées, histoire de maintenir le petit personnel de la CIA en bonne forme ; quelques ONG (dont les membres croient naïvement participer au sauvetage du monde) dopées ; des thin tanks de tous bords (Montaigne, Terra Nova et consoeurs) largement sponsorisées ; les paramètres servant à dissimuler des méthodes que certaines mauvaises langues condamnent au nom d’un humanisme d’un autre âge améliorés ; bref, rien de bien compliqué. Il suffit de le vouloir.

Ce n’est pas pour rien non plus que fut encouragé, par fondations et dollars interposés,  le formatage de petits marquis encravatés, larbins qui se prennent  pour des journalistes et se pavanent sur les écrans télévisuels. Ignares, incultes, vulgaires mais efficaces, et surtout souples de l’échine ! Jouant volontiers les maîtres-penseurs. En bons cireurs de pompes, ils participent allègrement au ramollissement des cerveaux cocacolisés des peuples. Ils tairont, sans que le FMI ne leur demande, le « dumping » sur les prix des céréales, ils n’expliqueront pas comment ce FMI crée ce qu’il appelle avec son humour habituel (c’est du second degré, comme la torture) « le marché libre », et provoque ainsi en cascade l’effondrement des agricultures jusqu’alors autosuffisantes de la plupart des pays d’Afrique. Ils ne répéteront pas le discours de leurs maîtres : « Je te vends à bas prix du blé et du riz, je te refile quelques taxes pour ton budget, je t’interdis d’autres cultures au nom de la libre concurrence, et tes paysans ne vendront plus leurs produits faute de les produire. La suite ne me concerne pas ».

La suite, c’est la marche vers les périphéries des villes, l’installation dans les bidonvilles, la misère, la faim, les maladies, la mort. Et si cela ne va pas assez vite, les rafales de fusil mitrailleur.

Monsieur Kissinger (Henry), le président du FMI Strauss-Kahn est un héritier modèle, un de ceux qui méritent votre reconnaissance étasunienne. Appliqué, assidu, efficace, sérieux comme un parrain sicilien, patelin et retors comme un lettré byzantin. Remarquable paillasse de la finance internationale, peu lui chaut disettes et ce qui s’en suit. Au contraire, l’existence – pardon, la mort ! – de quelques milliers d’affamés le conforte. Moins d’habitants sur terre, ce sont plus de richesses pour les survivants. Et pas n’importe lesquels : les vrais riches, les super-riches, les monstrueusement riches, les seuls vrais humains dignes d’intérêt. Le mot intérêt est de circonstance.

Que les enfants et les femmes soient les plus nombreux à dessécher leurs squelettes sur les routes des exodes, sur les ergs, sous le feu de l’Harmattan, au creux d’oasis oubliés, ne  peut que réjouir ces saigneurs[6] du FMI et de l’OMC. Moins d’enfants, donc moins d’adultes potentiels auxquels fournir alimentation, travail, que sais-je encore, ces gens là en veulent toujours davantage. Et moins de femmes, donc moins de reproduction ! Car hélas, ça se reproduit, ces gens-là, mon pauvre monsieur. En grand nombre ! Ça copule à tout va sous les tentes et dans les masures ! Autant tarir la source directement. Faute de pouvoir les stériliser, et le SIDA, cette merveilleuse invention, ne suffisant pas, soyons efficaces. Réalistes. Pragmatiques.

Remarquable efficacité mortifère : 6 millions d’enfants meurent, avant leurs cinq ans, de maladies liées à la faim. 824 millions de personnes sont sous-alimentées dans le monde. Le nombre de femmes et de filles victimes de la faim est deux fois plus élevé que celui des hommes[7].

Fantastique ! Personne n’avait encore atteint un tel niveau de réussite. Oubliées, les varioles de western ! Dépassées, les tranchées de Verdun ! Ridiculisées, les bombinettes sur Hiroshima et Nagasaki ! Battus, les records de la shoah et du goulag réunis ! Enfoncés, les chiffres des famines précédentes ! Écrasés, les quotas des abattoirs porcins !

Monsieur Kissinger (Henry), vous n’avez pas davantage à regretter cet autre héritier, ce monsieur Lamy (tiens, encore un français ! et, paraît-il, lui aussi socialiste) qui préside aux destinées de l’OMC. Ce Lamy vaut ce Strauss-kahn ! Fort heureusement, ils ne sont pas en compétition. Pacsés financièrement et idéologiquement. Match nul. À peine cette Organisation Mafieuse du Commerce dénommée OMC a-t-elle été créée en 1995, avec les bénédictions étasunienne et européenne qu’elle a donné entière liberté aux géants de l’agro-alimentaire d’acheter des « droits de propriété intellectuelle », de faire breveter, comme on dit, leurs variétés végétales. Fin de la biodiversité ! Essayez donc de commercialiser désormais de bonnes vieilles graines de vos réserves ou de votre aïeul jardinier, de réutiliser comme cela se pratique depuis dix mille ans les graines provenant de la récolte précédente : Interdit ! Sinon : pan sur les doigts ! Procès, amende, prison !  On pourrait discuter sans fin, voire se gausser de cette idée de propriété intellectuelle sur des graines. Pourquoi pas sur tout ce qui vit ? Pourquoi pas ? Puisque les gnomes dirigeants les pays les plus puissants ont abandonné tout pouvoir à cette OMC, pourquoi ne pas breveter aussi la lâcheté et la bêtise politiques ? Voilà qui pourrait rapporter gros, pour une mise minime.

En conséquence de ce brevetage, le trust Cargillinc  (avec deux ou trois autres salopards) contrôle désormais la quasi-totalité du commerce des céréales. Alors, un mauvais trip du PDG, un rhume persistant d’un actionnaire atrabilaire, des règles douloureuses de la maîtresse de ce même PDG, et Cargillinc peut d’un geste d’humeur rayer de la carte n’importe quelle région du monde, n’importe quel pays. Sans armes. Avec la bénédiction hypocrite mais onctueuse de ses vertueuses excellences messieurs les présidents du FMI et de l’OMC.

Quand aux gouvernements, endettés jusqu’à l’os (la moelle est déjà vendue), ils peuvent toujours renâcler. Cargillinc  s’en moque éperdument, le FMI aussi, et l’OMC itou. Les peuples ? Quoi, les peuples ? N’ont-ils pas élus démocratiquement leurs gouvernants ? Et si par sottise ou colère leur venait la lubie saugrenue de se révolter, quelques chars, quelques obus et quelques bombes à l’uranium (appauvri, il est vrai !) feront taire leurs velléités révolutionnaires. Peut-être une petite guerre locale ou régionale si nécessaire. Avec quelques attentats bien sanglants en prime. Les petits marquis sur fond bleu expliqueront doctement et avec le trémolo d’émotion adéquat qu’il s’agit là de luttes tribales, de guerres de clans ou de religions, de bagarres pour des territoires mal définis. S’ils ont l’embarras du choix, ils savent qu’ils peuvent compter sur les pseudo penseurs du FMI et de l’OMC réunis pour leur fournir le matériel de propagande adéquat. Attali veille, en compagnie de Minc, Rocard, Finkielkrault, Glücksman, et autres incontestables badernes prébendières. Quand aux peuples ! Cette engeance stupide ! Qu’ils se taisent !

Bien sûr, quelques doux rêveurs prétendent que la planète pourrait nourrir deux fois plus de personnes qu’elle n’a d’habitants actuellement si l’on revenait à une agriculture diversifiée, adaptée aux besoins et aux pays. Les triples benêts et quadruples sots ! Comme s’il s’agissait de cela ! Que nenni ! Les ptérodactyles de l’OMC et du FMI n’ont nul désir de nourrir tout le monde ! Et quoi encore ? Ne faudrait-il pas aussi ouvrir des écoles ? Des hôpitaux ? Offrir du travail ? Pourquoi ne pas permettre à tous ces traîne-savates, ces pue-la-sueur, ces enguenillés n’ayant aucun sens de l’histoire[8] de vivre comme nous ? Nous, c’est-à-dire les maîtres du monde, les gangsters adorateurs du dieu Fric ? Partager ? C’est à mourir de rire.

Heureusement, des écologistes (des écologistes intelligents) soutiennent ce Strauss-Kahn (socialiste) et ce Lamy (socialiste) dans leurs efforts pour dépeupler le monde par la famine. Ces merveilleux et nullissimes ilotes, rassemblés sous le vocable d’écologistes radicaux, oeuvrent avec vigueur au pays de monsieur Kissinger (Henry). Ils disent tout haut ce que S.K. et L. font semblant de ne pas penser : il faut que famines et guerres permettent un tel dépeuplement que nous (nous, les gentils assassins, les péons des nababs, les laudateurs du capitalisme) puissions vivre dans un monde meilleur. On en fera même un badge pour les Jeux Olympiques. En forme de svastika tibétaine.

Ces écologistes ne s’embarrassent ni d’éthique, ni de morale, crachent sur Spinoza qu’ils ignorent, s’arrogent droit de mort sur leurs semblables, et usent de doctrines directement héritées du nazisme, de la « notion » hitlérienne « d’espace vital ». Heil ! Les ptérodactyles S.K. et L. ont les supporters qu’ils méritent.

Ce sont ces mêmes ptérodactyles qui ont permis le développement extravagant de l’un de ces coupe-jarrets modernes, oeuvrant sous le pseudonyme de Monsanto. Ce poulpe multinational féroce, gluant et tentaculaire ayant créé les semences génétiquement modifiées, sans contrôle de qui que ce soit sinon de lui-même, aucune semence désormais ne peut lui échapper. Mieux : les graines vendues par ce trust ne pousseraient que si les paysans utilisent engrais, pesticides, insecticides et produits distribués par lui, Monsanto, saint parmi les saints au royaume du dieu fric. Un vrai progrès : un seul fournisseur pour tout ! Riz, blé, tout y passera. Et la liberté elle aussi génétiquement modifiée, en prime.

Au final, un seul contrôleur de l’agriculture mondiale. Une forme de collectivisme centralisé. Une variété de socialisme mondial.  On comprend mieux que S.K. et L épaulent aussi fraternellement ce Monsanto.

La boucle est nouée. Monsanto, Cargill, FMI et OMC, tous unis dans le massacre génocidaire et planétaire. Et que nul ici-bas n’imagine qu’il ait une quelconque chance d’en réchapper. Cette pègre moderne a les moyens, tous les moyens, légaux et illégaux : financiers, politiques, publicitaires, avec reîtres et militaires, de faire ce qu’elle veut. Y compris affamer l’Europe si ça lui chante. Y compris faire un procès à l’auteur de cette diatribe. Que nul ne se croit à l’abri. Ces messieurs ont de l’appétit. Un appétit gargantuesque sous leurs  mines papelardes.  

Leur appétit de pouvoir et d’argent, s’accompagne de l’appétit de leurs possessions véhiculaires. Il leur faut nourrir limousines, quatre-quatre, jet privés, yachts et autres engins gloutons. Usines et fabriques. Il leur faut de plus nourrir les illusions des peuples en la pérennité de leur puissance industrielle. Comme ils savent, ou croient savoir, que le pétrole, leur précieux pétrole, n’est-ce pas monsieur K. (Henry), va bientôt manquer (ce qui est un mensonge éhonté), ils ont imaginé le remplacer par ce qu’ils appellent des « biocarburants ». Lesquels se fabriquent à partir d’oléagineux cultivés sur de très (très) grandes superficies. Et remplacent donc les cultures vivrières, moins rentables à court terme. On pourra toujours approvisionner en carburant les pelleteuses et autres excavatrices chargées d’enfouir les corps des gens morts de faim ! Tortillas ou bagnole, les mexicains en font l’expérience dans le mésusage du maïs.

Cet appétit ne cesse d’augmenter. Les malheureux milliardaires ! Plus ils en ont, plus il leur en faut. Il n’y a pas de stase possible. Il leur faut enfler ou crever. Alors, avant même que le blé et le riz ne soient semés, ils achètent la récolte putative. La revendent. La rachètent. Et que grimpent dans l’allégresse boursière de Chicago et les hurlements hystériques des traders les prix de ces aliments virtuels, jusqu’au jour de leur récolte. Où ils seront si élevés que ceux qui les ont réellement semés ne pourront en acheter pour se nourrir.

Quand à savoir ce que les acheteurs feront de tant d’argent accumulé, mystère et boule de gomme, mon neveu ! Que peut bien faire un type avec 5 milliards d’Euros ? En tapisser les pièces de son bungalow ? Emballer ses épluchures de pomme de terre ? En faire un usage intime ?

Il n’y a pas dans tout ce gâchis de quoi s’énerver. Sachez, vous diront messieurs S.K, L. et consorts, que ce n’est que la conséquence inévitable de la fameuse « loi du marché ». Edictée par qui, comment, pourquoi, personne n’en sait rien. Une sorte de transcendance, sans doute. Qu’on ne peut remettre en cause. Elle « est », un point c’est tout ! Comme l’idée de Dieu, par exemple. Et ne vous avisez pas d’être athée, mécréant ou simple agnostique en la matière. La loi du marché, c’est la loi du marché ! Indiscutable. Et ses voies sont impénétrables.

Nous devrions, nous, gens du petit peuple, gens d’en bas, au lieu de nous indigner de ces morts de faim, remercier ces cerbères du FMI et de l’OMC de nous défendre contre ces hordes d’affamés ayant franchi l’Achéron méditerranéen et qui frappent aux portes de l’occident civilisé ! Tels les parrains d’une mafia sicilienne protégeant leurs familles avec l’aide de leurs hommes de main. Certes, ces molosses sont des bandits, des gangsters, des criminels. Mais sans eux, comment ferions-nous ?

N’est-ce pas l’un des leurs, monsieur Skrzypek, Directeur de la Banque Centrale Polonaise, qui déclarât : « la pression sur l’alimentation est un problème global, nous devons observer, scruter, mais nous ne pouvons utiliser les instruments monétaires pour y remédier. ». Dit autrement : on pourrait vous aider, mais on va vous regarder crever, notre fric à la main !

Alors, nous, gens paisibles, ne toucherons pas un cheveu des ces messieurs, malgré l’envie qui nous tenaille. Mais nous fera-t-on grief de nous défendre contre ces affameurs, le cas échéant ? Il y aurait bien une solution préventive. Dois-je oser vous la soumettre ?

J’ose.

Echangeons un affamé, volontaire, contre monsieur S.K., un autre contre monsieur L, et quelques uns de leurs affidés et acolytes (par forcément volontaires, ceux-là !). Confions à l’affamé la direction du FMI, de l’OMC, de la banque Mondiale,  et offrons à ces messieurs S.K., L. et consorts une place gratuite dans un bidonville de Caracas, dans le désert du Sahel, au fin fond de la Birmanie, dans un champ de coton de l’Inde, et autres lieux de faim et de soif.

Et attendons.

On pourrait même convoquer quelques ethnologues afin d’avoir des observations fines et pertinentes.

Et Kissinger (Henry), pour valider le tout.

 

 

Mai 2008

 

 

 

Aujourd’hui, en décembre 2010, au moment où les caciques socio-démocrates d’un Parti Socialiste converti au capitalisme se préparent « subtilement » à faire de ce DSK leur candidat à la future élection présidentielle française de 2012, je n’ai rien à retirer à ce petit texte. Les peuples grecs et irlandais en savent quelque chose ! Quant à nous, ça ne va pas tarder… si on se laisse faire !

 

 



[1] 500 000 Euros annuels pour monsieur Strauss-Kahn (en dehors des avantages liés à la fonction : logement, personnel, voitures…)

[2] Variété de snobinard prétentieux

[3] Merci, monsieur de la Fontaine

[4] In « mémorandum sur la sécurité nationale ». 1974. USA 

[5] Caracas, en 1989

[6] Non, monsieur le correcteur, ce n’est pas une coquille.

[7] Rapport de J. Ziegler auprès de l’ONU

[8] Ainsi  que l’a déclaré Sarkozy dans son discours de Dakar en 2008. Ajoutons que c’est  Sarkozy, alors président de la république française, qui a proposé SK au poste de président du FMI.

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