ECRIVAINS : FERMEZ-LA !

Publié le par jacques thomassaint

 

LES AUTODAFES SONT-ILS POUR DEMAIN ?

 

La question se pose après la lettre d’ Eric Raoult, député UMP de Seine-Saint-Denis et maire du Raincy, dans laquelle il demande à Frédéric Mitterrand, en sa qualité de ministre, de rappeler la romancière  Marie NDiaye, lauréate du Prix Goncourt 2009, à un « devoir de réserve » (dont on ignorait jusqu'à présent l'existence !)

 

                « Monsieur Éric Raoult attire l'attention de M. le ministre de la culture et de la communication sur le devoir de réserve, dû aux lauréats du Prix Goncourt. En effet, ce prix qui est le prix littéraire français le plus prestigieux est regardé en France, mais aussi dans le monde, par de nombreux auteurs et amateurs de la littérature française. A ce titre, le message délivré par les lauréats se doit de respecter la cohésion nationale et l'image de notre pays. Les prises de position de Marie Ndiaye, Prix Goncourt 2009, qui explique dans une interview parue dans la presse, qu'elle trouve "cette France [de Sarkozy] monstrueuse", et d'ajouter "Besson, Hortefeux, tous ces gens-là, je les trouve monstrueux", sont inacceptables.

                Ces propos d'une rare violence, sont peu respectueux voire insultants, à l'égard de ministres de la République et plus encore du Chef de l'État. Il me semble que le droit d'expression, ne peut pas devenir un droit à l'insulte ou au règlement de compte personnel. Une personnalité qui défend les couleurs littéraires de la France se  doit de faire preuve d'un certain respect à l'égard de nos institutions, plus de respecter le rôle et le symbole qu'elle représente. C'est pourquoi, il me paraît utile de rappeler à ces lauréats le nécessaire devoir de réserve, qui va dans le sens d'une plus grande exemplarité et responsabilité. Il lui demande donc de lui indiquer sa position sur ce dossier, et ce qu'il compte entreprendre en la matière ?»

 

            Rappelons que Marie NDiaye est née à Pithiviers en 1967. Découverte par Jérôme Lindon, elle est l’auteur d’une douzaine de livres, dont «Rosie Carpe», «la Femme changée en bûche», «la Sorcière» ou «Hilda». Elle vit à Berlin, et vient de recevoir le prix Goncourt 2009 pour «Trois femmes puissantes».

            Dans l'entretien incriminé, à la question : « Vous sentez-vous bien dans la France de Sarkozy ?», Marie NDiaye avait donné cette « scandaleuse » réponse :

            « Je trouve cette France-là monstrueuse. Le fait que nous (avec son compagnon l'écrivain Jean-Yves Cendrey, et leurs trois enfants - ndlr) ayons choisi de vivre à Berlin depuis deux ans est loin d'être étranger à ça. Nous sommes partis juste après les élections, en grande partie à cause de Sarkozy, même si j'ai bien conscience que dire ça peut paraître snob. Je trouve détestable cette atmosphère de flicage, de vulgarité... Besson, Hortefeux, tous ces gens-là, je les trouve monstrueux.

            Je me souviens d'une phrase de Marguerite Duras, qui est au fond un peu bête, mais que j'aime même si je ne la reprendrais pas à mon compte, elle avait dit : "La droite, c'est la mort". Pour moi, ces gens-là, ils représentent une forme de mort, d'abêtissement de la réflexion, un refus d'une différence possible. Et même si Angela Merkel est une femme de droite, elle n'a rien à voir avec la droite de Sarkozy : elle a une morale que la droite française n'a plus. 

 

                A la liste des gens que cite  Marie NDiaye, je crois qu’on  peut ajouter désormais celui de Eric Raoult.

                C’était où et quand, qu’on brûlait des livres et emprisonnait des écrivains, en Europe ? Sous quel régime ?

               ) Notons aussi la syntaxe approximative de ce raoult, dans la phrase soulignée !)

Publié dans politique

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