MORTITUDE...

Publié le par jacques thomassaint

- Aimé Césaire est mort.

- Qui ça, demandent  99,99% des français ?

- Césaire, un poète !

- Ah, un poète…

        Et comme ces 99,99%, le président, n’ayant rien lu de ce poète-nègre-rouge, écoutera en ricanant les potiches de sa télévision répéter sans rien y comprendre les pseudo explications des agences de presse, en attendant que son conseiller lui ponde le discours de circonstance.

       Ici, dans ce pays depuis plus de 20 ans dirigé par des individus incultes, pour lesquels les petits cons de la star-ac sont des poètes, le tag un art, le fric une morale et la vulgarité de Bigard la seule philosophie qu’ils puissent comprendre, ici, on ne célèbre les poètes que morts.

       Sans renoncer toutefois à cracher sur leur tombe, comme aujourd’hui sur celle d’Aragon.

      Nous verrons les nationales obsèques, nous entendrons le national président pérorer, nous écouterons la crétinerie de la nationale Ségolène bêler le panthéon, nous lirons les nationales déclarations des nationaux partis politiques de tout poil débiter le sempiternel couplet sur la négritude dont ils ne savent que le mot sans avoir jamais lu un seul poème, ni de Césaire ni de Senghor, ni de quelque autre poète. 

      Nous subirons. Encore, et encore, jusqu’à l’écoeurement.

     Et le peuple, ivre d’une télévision dégueulant son sirop vomitif, n’aura pas droit d’entendre à une quelconque heure dite de « grande écoute », le moindre récital de poèmes du grand mort célébré, ni une seule de ses pièces de théâtre.

     Le peuple saura que le poète est mort, et par extension, devinera que la poésie, elle aussi,  est morte.

     Et il zappera, histoire de ne rien perdre de sa série yankee préférée !

 

 

 

Publié dans poésie

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article