MEA CULPA

Publié le par jacques thomassaint

        Oui, monsieur le président nouveau, je bas ma coulpe ! J'ai eu tort de vous combattre, vous êtes vraiment le plus fort. Aujourd'hui, je rejoins tous les "pipeules" qui accourent à la soupe, je me prosterne avec les artistes suisses léchant vos bottines, je crie avec les fachos qui viennent à la curée, je fais la fête avec les bobos trouillards mais friqués, je parle philosophie avec les pochetrons du bistro du coin qui enfin entendent leurs idées simplissimes dans la bouche d'un président, j'applaudis les ministrables qui vous collent à la basket (j'ai vu l'autre, avec sa tronche de suppositoire, sur la scène, jouer les rémoras toute la soirée!), je sympathise avec les bas du front et les ras du cortex, je rigole des pauvres abusés qui ont oublié de prendre leur tube de vaseline, je lis avec passion les articles des tacherons qui se disent journalistes, aux ordres des marchands d'armes Lagardère et Dassault et du bétonneur Bouygues, propriétaires de vos torche-culs et de vos machines à décérébrer, je vénère les anciens d'occident et de rue d'Assas, j'admire les petits morveux aux cerveaux formatés et qui se croient tout permis désormais, je comprends les intellectuels fourvoyés et sans dignité, et j'en oublie !

       Je bas ma coulpe sous le regard glacé du capitalisme triomphant et la férule de sa dictature. Le travail c'est la liberté. Arbeit mach frei ! était-il écrit à l'entrée des camps de la mort. Vive l'ordre, nom de dieu !

      Et pour vous prouvez ma bonne volonté et mon respect, je reste debout, au garde-à-vous, le petit doigt sur la couture du pantalon, l'oeil fixé sur la ligne bleue des Vosges en chantant "la marseillaise" pendant que mon épouse envoie les couleurs au mât que je viens d'ériger dans mon jardin.

      Désormais, je crierai : A bas la charogne socialo, et vive vous, vive saint-Pognon, vive la calote catho, et en avant pour un Frank-reich de mille ans !

Publié dans politique

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